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Les Universités

  • Photo du rédacteur: HistoriaMag
    HistoriaMag
  • 6 févr. 2019
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 7 févr. 2019

Le système éducatif français actuel n’a apparemment plus rien à voir avec celui de l’Empire. En effet, l’enseignement primaire puis secondaire a été généralisé. Pourtant les rouages de ce système n’ont pas été modifiés. C’est toujours l’état qui est l’acteur principal de la politique éducative en France.



école militaire de saint cyr


La loi du 1er mai 1802 créer les lycées et concerne aussi l’enseignement primaire et secondaire. Cet article premier indique que l’instruction sera donnée, dans les écoles primaires établies par les communes ; dans les écoles secondaires établies par les communes ou tenues par des maitres particuliers ; dans des lycées et écoles spéciales entretenues par le trésor public ». Ainsi l’Etat ne prend à ses frais que la dernière étape des études. Il prévoit de créer quarante-cinq lycées mais conserve tout de même les « écoles spéciales », comme Polytechnique ou militaire de la fin de l’ancien Régime. Par cette même loi du 1er mai 1802, il crée l’école spéciale militaire. Il souhaite organiser à nouveau les études de droits, de médecine et de pharmacie. La loi est tout compte fait très libérale et donne un pouvoir important aux communes qui font appel à des congrégations religieuses pour s’occuper des écoles primaires. Elles appuient la création des écoles privées secondaires : les petits séminaires. Napoléon comprend que s’il laisse ses 2 réseaux scolaires en concurrence (les écoles privées et les lycées), il affaiblira son œuvre. Le vœu d’établir une véritable corporation enseignante en s’inspirant des congrégations enseignantes de l’Ancien Régime tel que les jésuites s’empare de lui. Napoléon est convaincu de l’importance de l’éducation pour donner aux enfants l’amour de la patrie. Aussi, il réaffirme le rôle de l’Etat en matière d’enseignement, convaincu que celui-ci devait reposer sur trois thèmes comprenant les sciences, les humanités et les principes chrétiens. Pourtant, la loi de 1802 ne parle pas de religion. Mais Napoléon qui n’est pas croyant affirme pourtant que celle-ci doit être gravée dans le cœur et dans la raison des élèves.

Cependant, Bonaparte veut lutter contre la concurrence des écoles secondaires ecclésiastiques. Ainsi, le Conseil d’Etat est invité à discuter à partir du mois de février 1806. Fourcroy est le maitre d’œuvre de cette réforme éducative. Pendant les réunions, l’Empereur insiste pour que les enseignants dépendant directement de lui afin qu’ils aient une réelle autonomie vis-à-vis des ministres. « La base de ce projet était la formation d’un corps enseignants sur lequel reposerait tout le système de l’éducation de la jeunesse » dira Cambacérès (1753-1824) dans ces mémoires. En revanche, l’Université ne comprendra pas l’enseignement des filles qui sera effectué en dehors de celle-ci. Le projet est mis en place et devient la loi du 10 mai 1806. Ainsi l’Université impériale peut se définir comme une corporation composée de l’ensemble des enseignants. Elle est d’ailleurs placée sous la tutelle de l’Etat. Mais, cette loi est vite remplacée avec le décret du 17 mars 1808 qui édifie véritablement l’Université mise en place deux ans plus tôt. Tous les établissements devront être dirigées par des hommes diplômés d l4université et de même pour les écoles privées. Le Baccalauréat est créé et se prépare dans les lycées. Cependant, seulement 2000 l’obtiennent par an, il n’est pourtant pas optionnel pour entrer en faculté. Par ailleurs, les études supérieures et examens sont payants. L’élite est la seule y ayant donc accès. L’Université est sous tutelle du Grand maitre qui est entouré du Conseil de l4université pour choisir programmes, règlements, statuts. Il est composé de trente membres dont 10 à vie.

Désormais, trois niveaux d’enseignements sont clairement distingués : l’enseignement primaire sous la responsabilité des communes, l’enseignement secondaire avec les lycées et les collèges. Pour assurer la formation des professeurs de lycées, l’Ecole normale de 1795 est restaurée par le décret du 17 mars 1808. Sa mission est de former les professeurs du secondaire. En parallèle, on rétablie l’agrégation du XVIIIème siècle pour aiguiller les études des futurs professeurs. Dans l’enseignement supérieur, la réforme crée cinq ordres de facultés : celle de droit, de médecine, de lettres, de sciences et de théologie. Leur organisation s’inspire d’ailleurs du modèle de l’ancien Régime, mais le nombre de facultés est plus restreint pour un souci d’économie. Plusieurs écoles spéciales telles que les Ecoles Spéciales militaire, conservent cependant un statut propre.

La création de l’Université est accompagnée d’un cadre administratif nouveau. Trente-deux académies qui regroupent au moins un lycée, des collèges et écoles découpent l’Empire. Chacune d’elles est présidée par un recteur qui a pour mission d’assurer la mise en place du nouveau système scolaire.

La réorganisation voulue par Napoléon Bonaparte a structuré le système éducatif français. Elle a permis à l’enseignement secondaire de retrouver le niveau qui était qui était le sien avant la Révolution Française. Le réseau scolaire permet une réelle continuité avec l’Ancien Régime.

En 1809, des reproches sur le poids que prend l’Eglise au sein de l’éducation sont entendus par Napoléon. Une enquête est alors mise en place. Les réponses confirment cette concurrences avec en particuliers les écoles secondaires ecclésiastiques. En 1810, à partir des résultats des enquêtes est lancé le projet de réformer l’Université. Napoléon propose de renforcer le poids des lycées en augmentant leur nombre et effectifs d’élèves. De plus, il prévoit diminuer le nombre d’écoles secondaires ecclésiastiques et renforcer le monopole de l’Université en obligeant les élèves des institutions privés et petits séminaires à suivre les cours des collèges et lycées, à partir de 10 ans. Le décret est signé le 15 novembre 1811. Les différentes mesures devaient faire augmenter la fréquentation des collèges et lycées, leur nombre a donc été doublé. Le décret impérial est mis en place seulement en 1812, mais ne fut qu’imparfaitement appliqué. Ainsi, un système concurrentiel s’est maintenu au niveau de l’enseignement secondaire pour les garçons jusqu’à la fin de l’Empire.

De son côté, l’enseignement féminin conserve une grande autonomie sous l’Empire. Napoléon n’y fut gère attentif, sauf en encourageant la création des Maisons d’Education de la Légion d’Honneur dont celle de Saint Denis. Ces maisons accueillent des filles d’officiers et de fonctionnaires publics, favorisant ainsi un brassage social relatif. Elles servent de modèles à un enseignement secondaire féminin qui pour le reste est souvent assuré par des congrégations religieuses. Celles-ci ayant été encouragées par l’Etat s’occupent aussi de l’enseignement primaire pour les filles. Pour l’instant l’instruction qui y est donnée sert à préparer de bonnes mères de famille. C’est pourquoi l’éducation des filles reste assez cloisonnée. Elles n’ont ni accès aux lycées, ni à l’enseignement supérieur et encore moins à des écoles spéciales.

Le système éducation de l’Empire est évidemment très différent du système actuel mais néanmoins, l’œuvre qu’a construit Napoléon a laissé des traces. Nous lui devons la conception centralisatrice de l’éducation dont la structure a été conservée, du grand maitre de l’Université devenu ministre de l’éducation, jusqu’au proviseur de lycée, en passant bien sûr par les inspecteurs généraux et les recteurs. Nous lui devons l’idée que l’Etat a un devoir en matière d’éducation des citoyens français avec l’Education Nationale. Enfin le projet de bâtir une corporation enseignante a été lui aussi retenu. Bien sûr, le système éducatif n’a pas cessé de se développer mais conserve cependant une certaine unité. C’est aussi un héritage de Bonaparte qui, à travers la fondation de l’université, affirme sa volonté de reconstruire la France en faisant naitre des corps intermédiaires entre l’individu et l’Etat.

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HistoriaMag
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Feb 06, 2019

Article rédigé par Claire-Marie

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